Jeanne Crépeau

femme
Date de naissance
1961
et lieu
QC
Canada
,
Quebec CA
Lives in
Montreal , QC
Canada
,
Quebec CA
Biographie

Réalisatrice, vidéaste, scénariste, productrice. Formée à l’ONF et au CFC, Jeanne Crépeau a été la première réalisatrice québécoise à affirmer ouvertement son homosexualité et à faire la tournée des festivals communautaires queer internationaux avec ses vidéos et courts métrages primés. Dans L’usure (1986, 8), Gerçure, (vidéo, 1988, 18), et Le film de Justine (1989, 45), des filles urbaines se retrouvent prises dans des relations amoureuses et des peines d’amour.

L’intérêt de Crépeau pour les histoires d’amour entre lesbiennes s’observe dans ces courts métrages. Sa capacité de diriger les acteurs autant au niveau du dialogue que de la comédie gestuelle, et son goût esthétique pour les formes hybrides refont surface dans son premier long métrage, Revoir Julie (1998, 92.). Il s’agit d’une histoire d’amour postmoderne fantasque et tendre, tournée dans les paisibles Cantons de l’Est. Le film, bilingue et s’ancrant dans deux régions, est beaucoup plus typique du cinéma lesbien montréalais que les œuvres de Léa Pool. Juliet, une anglophone blonde dans la vingtaine, se remet d’une mauvaise rupture et rejoint Julie, son amie d’école de longue date aux cheveux bruns, confortablement installée dans le cœur d’une région pure laine, où les oiseaux chantent et les hamacs se balancent doucement. Au lieu de trouver la compassion, Juliet découvre l’amour et revient avec Julie à son appartement de Montréal, au style original, pour un dénouement heureux. Depuis les années 80, Crépeau présente constamment des courts métrages sur les relations tendues. Cependant, elle n’arriva pas à mobiliser un budget minimaliste pour tourner son premier long métrage avant la fin des années 90. Elle dut ensuite couper des scènes et des personnages qui auraient pu apporter un peu plus de texture et de contexte. Néanmoins, Crépeau a compensé le manque de moyens par des dialogues brillants, une intertextualité ingénieuse et de vives interprétations (particulièrement de la part de la chaplinesque Stéphanie Morgenstern). Crépeau est également une militante engagée dans le milieu montréalais pour le cinéma indépendant et artisanal.