Colloque Reprendre À tout prendre

  • Évènement

Colloque Reprendre À tout prendre

jeu, 11/12/2015 - 13:30 - 15:15

Soulignant le 50e anniversaire de la diffusion du chef d'oeuvre de Claude Jutra, la Cinémathèque québécoise accueille la communauté cinéphile à un colloque d'une journée le jeudi 12 novembre: REPRENDRE A TOUT PRENDRE. MEDIAQUEER.CA vous invite chalheureusement à venir au panel de 11h "Intimité/Politique" où présenteront Prof. Thomas Waugh, fondateur du projet Base de données des médias queer Canada-Québec, ainsi que le doctorant Greg Rodriguez-Arbolay. Le panel est ouvert au public et sera modéré par la chercheuse cinéphile Julie Vaillancourt.

REPRENDRE À TOUT PRENDRE à la Cinémathèque québécoise, 335 de Maisonneuve Est, Montréal, Salle Fernand-Seguin - 9H à 17H

Plus de 50 ans après la sortie du film À tout prendre de Claude Jutra, ne serait-il pas venu le temps de REPRENDRE la réflexion autour de ce film emblématique dont les innombrables interprétations et analyses n'ont pas fini de se révéler ? Dans le sillage du dossier publié dans la revue 24 images au printemps 2014 — en parallèle avec Le Chat dans le sac — et de l'inventaire d'archives, réalisé par Pierre Jutras et accessible sur le Web, la tenue d'un colloque s'imposait de facto; ce que Diane Poitras, professeure à l'École des médias de l'Université du Québec à Montréal, s'est chargée de matérialiser.

L'influence de ce film traverse le temps et se poursuit encore aujourd'hui. Notre but est justement d'évaluer l'état des lieux de l'attraction exercée par ce film chez les cinéphiles, chercheurs et cinéastes contemporains.

Déjà à l'époque de sa sortie, le film est remarqué par Jean Renoir qui à la suite d'une projection à l'Université de Californie, en février 1964, identifie la véritable originalité formelle du film que sont les différentes « voix » du personnage articulées hors champ : « J’aime beaucoup le film; je pense qu’il est excellent. Toutes les parties du film où l’histoire est racontée de façon plus ou moins directe (voix in) sont bonnes ; toutes les parties où l’histoire est racontée indirectement (voix off) sont excellentes, et souvent même brillantes. Somme toute, le film marque une avancée dans le cinéma. J’espère qu’il aura le succès qu’il mérite. »

Pour sa part, John Cassavetes — lui qui s'y connait en films à petit budget, plus ou moins improvisés, tournés en 16 mm avec les techniques du cinéma direct — dira dans le cadre d'un entretien avec Pauline Kael : « Je pense que le film est superbe. Il est probablement le meilleur des jeunes réalisateurs que j’ai eu l’occasion de voir. Il manie la caméra magnifiquement; il a un sens de l’humour diabolique; il dirige les acteurs mieux que quiconque ne l’a fait depuis longtemps. Il est un amateur dans le meilleur sens du terme parce que chacune des scènes est une découverte. Je suis certain qu’il n’a pas tout planifié dans les moindres détails puisque ces scènes sont tellement spontanées. »

Et plus récemment Edgar Morin, invité à participer à notre journée d'étude, nous envoie à défaut de pouvoir venir à Montréal, une phrase-choc, bien ramassée, qui, à elle seule, vaut toute une thèse : « À tout prendre est un film génial d'une originalité absolue et il reste unique comme film d'auteur/acteur jouant sa vie dans son rôle. »

Ces trois citations constituent en quelque sorte des points de références, d'ancrage à nombre d'autres réflexions sur À tout prendre que les participants à ce colloque ont accepté de nous révéler.

 

RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX

Date : Jeudi 12 novembre 2015

Lieu : Salle Fernand-Seguin de la Cinémathèque québécoise.

 

ENTRÉE LIBRE

 

HORAIRE ET COMMUNICATIONS

 

9 h : Présentation d'ouverture, par Marcel Jean

 

1. Affinités/Socialité

Modératrice : Diane Poitras

 

9 h 30 : Shadows et À tout prendre : Une écriture 16 mm, par Robert Daudelin

10 h : L'incommunicable beauté. Analyse du dire-vrai dans À tout prendre et The Favorite Game, par Thomas Carrier-Lafleur

10 h 30 : Un cinéaste en quête de légitimité. À tout prendre et le champ cinématographique québécois, par Pierre Barrette

 

2. Intimité/Politique

Modératrice : Julie Vaillancourt

 

11 h : « Aimes-tu les garçons? », de Thomas Waugh

11 h 30 : Mapping Race, Sexuality, and Nation in Jutra's À tout prendre, par Gregorio Pablo Rodriguez-Arbolay Jr.

12 h : Johanne Harrelle, du réseau Jutra au réseau Morin, par André Gervais

 

LUNCH

 

3. Style/Musicalité

Modérateur : Germain Lacasse

 

14 h 30 : Du dandysme et de Claude Jutra. Image dialectique et modernité dans À tout prendre, par Jean-Pierre Sirois-Trahan

15 h : Du quiproquo vaudevillesque à l’épuisement burlesque : Sur le filon comique d'À tout prendre, par Michèle Garneau

15 h 30 : Le son et la musique comme narration dans À tout prendre, par Daphnée Boisvert

16 h : Échanges et discussions avec les participants

 

 

NOTES SUR LES CONFÉRENCIERS

ANDRÉ GERVAIS

De 1969 à 2007, André Gervais a enseigné à titre de chargé de cours et comme professeur au collège et à l'université. Il a publié plus de 25 livres depuis 1974 en tant qu’auteur (poète et essayiste) et depuis 1991 en tant qu'éditeur de certains des livres de Gérald Godin, de Gilbert Langevin, d’Émile Nelligan, de Pierre Létourneau, de Luc Lacourcière, de Louky Bersianik, et aussi de Marcel Duchamp. Il prépare une nouvelle édition du livre de Johanne Harrelle (Une leçon) et a collaboré au Dossier Web de Pierre Jutras sur À tout prendre.

 

GREGORIO PABLO RODRÍGUEZ-ARBOLAY JR.

Après avoir enseigné au secondaire dans le Bronx à New York, Gregorio Pablo Rodríguez-Arbolay Jr. est aujourd'hui inscrit au doctorat dans le programme des Sciences humaines de l’Université Concordia. Sa recherche interdisciplinaire vise à reconsidérer la géographie et la culture visuelle de l’homosexualité (Queer Studies) en étudiant les relations entre l’espace social et la culture visuelle dans la vie racialisée des LGBT de Montréal. Il enseigne dans le Programme d’études interdisciplinaires en sexualité ainsi qu’à l’Institut Simone-de-Beauvoir de l’Université Concordia, y assurant des cours sur le VIH/Sida, sur l'obésité et le féminisme (Fat Studies) et les méthodes de recherche sur les sexualités. Ses articles ont été publiés dans le bulletin Women’s History, De Gay Krant, Expreszo et dans d’autres publications universitaires ou communautaires des É.-U. et d’Europe de l’Ouest. Il est actuellement installé à Montréal.

 

THOMAS WAUGH

Directeur de la Chaire de recherche de l'Université Concordia en représentation sexuelle et film documentaire, Thomas Waugh enseigne les cinémas canadiens et québécois à l'École de cinéma Mel Hoppenheim depuis 1976. Parmi ses publications notons The Romance of Transgression in Canada : Queering Sexualities, Nations, Cinemas (McGill Queen's University Press, 2006) ainsi que Montreal Main (Arsenal Pulp, 2010).

 

LES PARTENAIRES

Cinémathèque québécoise

Chaire René-Malo

Université du Québec à Montréal

Université Concordia

Université de Montréal

 

COMITÉ D'ORGANISATION

Diane Poitras

Pierre Jutras

Marilyn Côté

Michèle Garneau

Thomas Waugh

 

Adresse courriel : colloque.atoutprendre@gmail.com

Pour voir le film À tout prendre dans ses trois versions : http://collections.cinematheque.qc.ca/dossiers/a-tout-prendre/2-le-film/