Dans ce court-métrage de Bowen, intitulé Sadomasochism, des images en noir et blanc et des parcelles de textes évoquant une Amérique du Nord urbaine et brutale sont entrecroisés avec des images sereines et en couleur présentant les traces laissées par les pieds de l’artiste sur le sable d’une plage. Ce jeu de mémoire, entre souvenirs personnels et culturels, permet à l’artiste une certaine négociation avec les multiples voix et sentiments abrasifs mis de l'avant par le film. On retrouve aussi, dans ce sable allégorique, plusieurs autres traces – provenant peut-être d'ancêtres dont la narratrice se dit autant reconnaissante que prisonnières (1). Le sadomasochisme, dans les mains de Bowen, devient donc bien plus qu’un jeu de pouvoir; c’est une métaphore pour la transcendance de soi. (2)

(1) R of T, p. 150

(2) Catalogue : Images Independent Film & Video Festival, 1999