Timothy Findley

NE(E)
1930
Died
janvier, 2002
Biographie

Romancier, dramaturge, scénariste. On ne se souvient clairement pas de la plupart des liens de cet auteur gai de l’Ontario avec le cinéma, bien qu’ils soient loin d’être négligeables. Il fit sa première apparition de jeune acteur séduisant à un moment très évocateur, avec Alec Guinness, dans Stratford Adventure (1954, 39) de l’ONF. Don’t Let the Angels Fall, se retrouve parmi les nombreuses entreprises d’écriture qu’il exécuta plus tard pour le cinéma ou la télévision. Ce puissant scénario, dont le long métrage sortit avant l’existence de la SDICC (1968), traite de l’implosion d’une famille nucléaire de Westmount. Going to War (Carol Moore-Ede, 24), l’une des adaptations de Findley, est une fiction faite avec minutie de l’ONF sortie en 1985, sur l’initiation d’un jeune garçon à la violence géopolitique des adultes.

La plus grande contribution de Findley au cinéma, The Wars (1983, 123), touche également ce thème. Le scénario, écrit en 1982, est tiré de son propre roman primé sorti en 1977. En résulte le « film du patrimoine » de Robin Phillips, coûteux et qui rappelle le style de Stratford. Phillips (l’éternel gros bonnet du festival de Stratford) a réuni une foule de puissants talents, notamment Martha Henry, William Hutt et Brent Carver, soit les acteurs principaux formant respectivement le couple aristocrate torontois, et leur fils tourmenté et « sensible », Robert, pris dans la Grande Guerre. Le film fut un échec catastrophique; sa magnifique conception artistique d’époque et les interprétations livrées semblent être restées dans l’ombre des disputes acrimonieuses entourant la production. Mais il est d’autant plus probable que le film ait été délaissé à cause de l’inconfort découlant de la relation entre la distribution/le public et l’exploration directe par Philips des thèmes de la masculinité en crise abordés par Findley, y compris celui du très bel homme musclé (cependant, la scène cruciale du viol de Robert par des soldats canadiens a été un peu trop délicatement omise). Tout de même, Carver est excellent dans le rôle du jeune officier qui ne peut affronter la moralité de l’homme ni ses propres désirs et qui, transporté vers les tranchées de la Flandre, sauve son escadron d’un gaz toxique et d’une troupe de chevaux de la cavalerie dans un spectacle incandescent de martyre. Ce film queer canadien, sous-estimé, issu d’une période où ce genre ne poussait pas dans les arbres, non disponible peu importe le format, est un lien essentiel de notre patrimoine queer –cinématographique et littéraire.

Les portraits de Findley et de son partenaire Bill Whitehead, dans leur vie commune comme dans leur relation de travail, sont astucieusement et imperturbablement brossés dans la biographie de l’ONF intitulée Timothy Findley: Anatomy of a Writer (Terence Macartney-Filgate, 1992, 58).