Manon Briand

femme
Date de naissance
1964
et lieu
Baie-Comeau , QC
Canada
,
Quebec CA
Lives in
Montreal , QC
Canada
,
Quebec CA
Biographie

Réalisatrice, scénariste, graphiste. Briand est l’une des étoiles montantes parmi les réalisateurs de longs métrages au Québec. Formée à Concordia, elle prend le pouls de sa génération de gais, lesbiennes, bisexuels urbains branchés – et mêmes des hétérosexuels – pour qui l’identité sexuelle est une affaire de cœur et la question politique se hisse au même niveau que les coiffures. Son talent pour les récits vifs sur l’ambigüité sexuelle et le port du flambeau au sein des intellos-bohèmes du Plateau a attiré l’attention de la critique avec Les Saufs-conduits (1991, 56), un court métrage narratif primé portant sur un triangle femme-homme-homme unilatéral. Sa contribution à Cosmos (1997), un film stylisé noir et blanc en épisodes tourné par six réalisateurs québécois émergents, reste l’une des plus mémorables : « Boost » raconte une virée urbaine surréelle dans laquelle une femme reconduit son ami gai à la clinique dans sa décapotable délabrée, pour obtenir les résultats d’un test de dépistage du VIH (le résultat n’est jamais révélé mais tout le monde a sa petite idée…). Grâce à son premier long métrage, 2 Secondes (1998), un plus grand nombre de prix lui ont été décernée et le circuit des festivals communautaires queer en a bénéficié, étant lui-même davantage récompensé. Elle est entrée dans l’arène des films à gros budget avec ce mélodrame habilement forgé, traitant d’une lesbienne, coureuse cycliste finie, qui s’épanouit comme courrier à vélo dans les rues usées de Montréal. Elle trouve également une certaine consolation dans une amitié inhabituelle avec un spécialiste, italien et plus âgé, de la réparation de vélos et éventuellement dans les bras d’une idole non-identifiée. La Turbulence des fluides (2002) est moins queer, affiche plus de vedettes (Pascale Buissière et Geneviève Bujold!), et l’accueil reçu a reflété le syndrome du « 2e long métrage », certaines critiques attendant le film avec couteaux acérés à la main. Toutefois, il s’agit d’un mélodrame imaginatif traitant d’une sémiologue internationale qui trouve des marées, des mystères humains et l’amour (hétérosexuel) dans sa vie natale de Baie Comeau (tout comme son amie de longue date, lesbienne, toujours amoureuse d’elle). Pendant ce temps, Heart—The Marilyn Bell Story (2000), une biographie télévisée en anglais au sujet de la nageuse marathonienne de Toronto, a permis à Briand de parfaire ses compétences comme réalisatrice, tout comme de pousser plus loin son intérêt pour les corps féminins, les défis athlétiques et l’ambigüité sexuelle. Alors qu’elle prétend avoir dans son sac plusieurs scénarios non publiés et d’autres qui seront éventuellement réalisés, seul Liverpool est sorti après Chaos and Desire. Ce film porte sur une fille travaillant dans un vestiaire qui devient involontairement impliquée dans une enquête sur un enlèvement. Bien que ses références à la Nouvelle Vague soient élégantes, Liverpool est passé inaperçu et le critique John DeFore a déclaré que le film était « best suited to the small screen » (The Hollywood Reporter, 12 sept. 2012).