Documentariste. Avocat devenu cinéaste, Pike toucha une corde sensible avec son premier long-métrage intitulé Songs of Freedom (Toronto, 2002, 75), une vidéo à budget restreint qui documenta pour la première fois la vie queer en Jamaïque. Présenté sous forme d’entretiens de style médiatiques avec un réseau courageux d’hommes et de femmes impliqués dans le milieu queer politique et social de Kingston, Songs of Freedom traite autant de perspectives historiques que d’expériences personnelles touchantes bien détaillées. La vidéo est notable pour son usage de la pixellisation du visage de tous ses sujets saufs deux afin de préserver leur anonymat, un testament du climat dangereux de la région ainsi qu’un choix esthétique déstabilisant. Pike présenta son chef-d’œuvre dans des festivals à thématique d’« amour de même sexe entre personnes d’origine africaine » qu’il organisa à Toronto, Montréal et dans plusieurs villes américaines, sans oublier une diffusion furtive à Kingston.