Réalisateur et graphiste. Éduqué à Calgary ainsi qu’à l’UBC, le réalisateur vancouvérois Gregory Wild fut acclamé en 1994 lors de la sortie de son long-métrage Highway of Heartache (86), inscrit dans la vague New West Coast du cinéma canadien. En dépit de ce succès, cet amalgame kitsch de style musical country inspiré de Female Trouble, Coal Miner’s Daughter et Peewee’s Big Adventure fut son seul effort. Vraisemblablement occupé avec le projet qu’il annonçait alors comme Jane Blond Glamour Spies, tourné en technicolor d’époque, Wild disparut de la carte. Le film fut apprécié du TIFF de 1994 et de nombreux festivals queer communautaires non seulement pour ses visuels énergétiques, mais aussi pour les balades puissantes et intègres de la chanteuse Barbara Chamberlin, originaire de Seattle et transposée à Whitehorse. Malgré leurs titres tel I Got the Burning Beaver Blues, (sur l’infection transmise sexuellement verte et visqueuse de l'héroïne Wynona Sue Turnpike), la voix et l’émotion sonnent vraies. Les investisseurs ne furent pas autant charmés par le désir de Wild d’offusquer à travers un baratin très peu politiquement correct axé sur l’ethnicité et le genre. La publication The Village Voice affirma que le kitsch intentionnel était un vestige des années 1980 et que « ce satire exagéré traîne de la patte sur une autoroute menant au mal de tête » alors que Steve Kokker du Montreal Mirror y vit « un essai satirique sur la droite chrétienne, le sexisme au travail, le rôle du sexe masculin, l’oppression et la télé poubelle » ainsi qu’une profanation attendue depuis longtemps du « caractère sacré du cinéma canadien » (s.d., 1996). Les courts-métrages antérieurs de Wild, Cry... Baby Boom (1990) et Meat Market (1991), alertèrent très tôt les chargés des programmes de festivals queer à sa forte sensibilité kitsch, ses normes de réalisation élevées et ses frissons digne de John Waters.