Directrice, documentariste, monteuse, productrice et scénariste. La longue carrière de la grande dame du cinéma féministe québécois (hétéro) ne fut pas porté sur la représentation queer. Sans même une seule lesbienne à travers plus de 35 ans de réalisation, elle  ne compte qu’une seule représentation gaie au masculin dans son répertoire; un portrait mélancolique et tendu d’un homme d’âge moyen dans La quarantaine (1982). Ainsi,  son rattrapage en 1988 avec Salut Victor! (ONF, 84), un long-métrage à petit budget et dénudé d’émotions sur une paire d’aînés gais, fut fort rafraîchissante. Le tendre récit d’amour entre deux hommes âgés prisonniers d’un soi-disant « foyer » fut inspiré du roman Matthew and Chauncy par l’écrivain gai Edward O. Phillips, un Montréalais anglophone. Avec ses acteurs de renom (Philippe, le grincheux gai placardé, est joué par Jean-Louis Roux, un pionnier du théâtre classique québécois), Salut Victor! fut populaire lors de festivals queer étrangers ainsi que sur les ondes télévisées locales.