Réalisatrice, scénariste, productrice et monteuse. Après avoir réalisé plusieurs courts-métrages expérimentaux lauréats, Pietrobruno – une Vancouvéroise élevée à Montréal et éduquée à McGill et à la SFU – réalisa deux vidéos fort stylisées qui ne furent pas distribuées à grande échelle malgré un succès retentissant sur le circuit du festival queer et lors de festivals cinématographiques de renommée internationale. Son premier long-métrage, Cat Swallows Parakeet and Speaks! (1996, 75), est un récit féministe et gothique – étrangement subjectif et délicieusement stylisé avec son alternance entre la couleur et le noir et blanc – à propos d’une mannequin paranoïaque et d’une ballerine anorexique se liant d’amitié dans un hôpital sinistre (le film fut tourné dans un asile abandonné). Le film examine au passage les narratifs de journaux à potins et les problématiques axées sur le corps féminin, de troubles alimentaires à la menstruation. Liz Czach, chargée de la programmation du TIFF en 1996, fut catégorique : « Un vrai mélange équilibré de fable féministe, de rêve surréaliste et de film d’horreur, ce premier long-métrage foudroyant démontre clairement le potentiel de Pietrobruno comme réalisatrice. » Son long-métrage subséquent arriva sept ans plus tard : Girl King (2003, 80), un récit de boucanières aux genres troubles qui séduisit les audiences de festivals queer avec sa sensibilité maritime butch-femme rappelant la bande dessinée ainsi que son caractère multiethnique. Dans une chronique publiée dans Xtra!, Rachel Giese affirma : « Post-queer, post-féministe (pour ne pas dire post tout), le film parvient à adresser la thématique compliquée du genre de façon consciencieuse et humoristique (15 mai 2003). » Pietrobruno fut également responsable du montage de cinq documentaires de l’ONF tournées sur la côte ouest dont In Other Words et Sticks and Stones, deux courts-métrages queer de Padget réalisés en 2001 et destinés à un jeune public.